Le conseil d’administration de la BBC a demandé à Huw Edwards de rembourser le salaire qu’il a gagné lors de son arrestation en novembre dernier, soit environ 200 000 £ (254 000 $), tout en affirmant qu’il a « jeté le discrédit sur nous ».

Dans un communiqué publié il y a quelques minutes, le conseil d’administration, présidé par Samir Shah, a déclaré : « M. Edwards a plaidé coupable d’un crime effroyable. S’il avait été franc lorsque la BBC l’avait interrogé sur son arrestation, nous n’aurions jamais continué à lui verser de l’argent public. Il a clairement sapé la confiance dans la BBC et a jeté le discrédit sur notre réputation. »

La BBC a été contrainte de révéler la semaine dernière qu’un petit nombre de hauts responsables, dont le directeur général Tim Davie, étaient au courant de l’arrestation d’Edwards en novembre dernier pour trois chefs d’accusation de production d’images indécentes d’enfants. Il a été inculpé plusieurs mois plus tard et a plaidé coupable la semaine dernière. Davie a ensuite déclaré que la BBC ne cachait aucune preuve à son sujet mais qu’elle avait choisi de ne pas licencier l’ancien présentateur du journal lorsqu’elle a été informée de son arrestation en novembre. « Nous savions que c’était grave, nous ne connaissions aucun détail, à part la catégorie des délits potentiels », a déclaré Davie.

Aujourd’hui, le conseil d’administration a déclaré avoir examiné les informations fournies par l’équipe de Davie au cours de la semaine dernière et « soutient les décisions prises par le directeur général et son équipe pendant cette période ».

« Ces décisions ont été prises en tenant compte d’une série de facteurs, notamment : les obligations légales et contractuelles de la BBC ; les connaissances dont disposait la BBC à l’époque ; les préoccupations en matière de devoir de diligence ; et le respect de la responsabilité de la BBC en matière d’argent public », a-t-il ajouté.

Le conseil a noté que « l’exécutif a accepté de tirer les leçons de cette période, notamment l’approche de la BBC concernant les règles régissant les paiements lorsque les employés sont suspendus ».

Juste après qu’Edwards ait plaidé coupable, la BBC a été accusée par des initiés de faire deux poids deux mesures concernant le salaire d’Edwards après qu’il soit apparu que les présentateurs indépendants du diffuseur britannique ne sont pas payés s’ils sont suspendus et font l’objet d’une enquête policière.

Mettre en lumière les déséquilibres de pouvoir

Le conseil d’administration a ajouté que l’incident autour de Edwards avait « également mis en lumière la question des déséquilibres de pouvoir sur le lieu de travail ». « Nous restons préoccupés par le risque de comportements inappropriés sur le lieu de travail, en particulier dans les environnements créatifs et éditoriaux », a-t-il ajouté. « Bien que les problèmes liés aux déséquilibres de pouvoir sur le lieu de travail constituent un défi pour de nombreux employeurs, la BBC doit se tenir aux normes les plus élevées. »

Depuis le plaidoyer d’Edwards, BBC News a rapporté que Edwards avait envoyé des messages suggestifs à un employé, notamment une photo de sa suite d’hôtel à Windsor au moment des funérailles du prince Philip. Un « lanceur d’alerte » a déclaré à BBC News qu’ils avaient fourni des preuves à l’enquête interne, mais que les conclusions avaient été « balayées sous le tapis ».

Edwards a plaidé coupable à trois chefs d’accusation pour avoir réalisé des images indécentes d’enfants, pour avoir réalisé des images de catégorie A, de catégorie B et de catégorie C. Parmi les sept images de catégorie A, qui sont les plus graves, deux étaient des « images en mouvement » d’un jeune enfant, peut-être âgé de sept à neuf ans.